Il y a quelques jours la Ligue Nationale de Basket et la DNCCG présentaient les rapports financiers pour la saison 2023-2024, première saison en l’an 1 après Wemby (2022-2023).
En effet, ces chiffres nous permettent aujourd’hui de constater si les résultats financiers, comme beaucoup d’observateurs l’annonçaient faire « pshiitt », étaient liés à l’unique présence du joueur phénomène dans notre championnat, ou s' il s’agit d’une réelle évolution sur l’ensemble de la ligue.
Si nous comparons les chiffres entre la saison 2022-2023 et la saison 2023-2024, nous constatons une augmentation de +3,1 millions€ soit 11,79% après le départ de Victor Wembanyama.
Mieux encore, l’évolution est réelle si l’on compare la dernière saison régulière pleinement exercée avant COVID (2018-2019) et la saison dernière 2023-2024, le poids économique généré par les recettes de matchs en Betclic Elite fait un bon colossal de 15,2 millions € à 29,4 millions € soit +93,42% en 5 ans.
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Les valeurs sont à la hausse également en Pro B avec un bon de 5,6 millions € à 10,2 millions € sur la même période soit +82,17% en 5 ans.
De plus, les recettes matchs dans les autres ligues professionnelles confirment une macro-tendance post-COVID liée au déconfinement. Les clubs de Ligue Magnus (Hockey sur Glace) tirent leur épingle du jeu face au Volley et au Handball en se focalisant sur ce domaine d’activité stratégique pour construire leur modèle économique.
Pour mieux comprendre cette croissance, nous trouvons des réponses notamment chez nos clubs engagés en Euroleague, le poids généré par ces 3 mastodontes s’élève à 11,1 millions € en recettes de matchs sur la saison soit 37,7% du poids de la Betclic Elite.
Nous constatons que l’ASVEL (+1,6 M€) et le Paris Basketball (+2,3 M€) ont réalisé une belle progression grâce aux livraisons successives de la LDLC arena et l’Adidas arena, qui ont permis de réaliser des recettes considérables avec des modes différents :
L’ASVEL se focalise sur la LDLC Arena (12 520 places) pour les matchs d’Euroleague uniquement et joue ses matchs de Betclic Elite à l’Astroballe (5 550 places).
Le Paris Basketball est résident de l’Adidas Arena (8 000 places) avec des délocalisations à l’Accor Arena (15 600 places) pour les grandes affiches d’Euroleague quand l’enceinte est disponible.
Une rivalité saine est née depuis l’année dernière. La prochaine étape consiste à suivre la progression des deux clubs sur l’exploitation de leurs outils sur une saison complète en Euroleague et Betclic Elite.
La nouvelle configuration de la salle Gaston Médecin à Monaco impacte favorablement la Fan Expérience (expérience spectateur) et optimise les gains (+637 K€) sans pour autant atteindre un taux remplissage satisfaisant en Betclic Elite (47%) et une exploitation suffisante pour modéliser les revenus en s’appuyant sur ce domaine d’activité stratégique.
Nous constatons également une augmentation progressive en LNB des clubs, 18 clubs en 2024, qui génèrent plus d’un million € de recettes de match à la saison dont des clubs de Pro B tels que Boulazac, Saint Chamond, Blois, Roanne et Orléans. La DNCCG préconise d’ailleurs aux clubs de se focaliser sur ce domaine d’activité stratégique pour prévenir des conjonctures économiques et périodes de turbulences.
Derrière les locomotives engagées en Euroleague, nous constatons que les résultats sportifs jouent toujours un rôle déterminant sur les recettes :
Bourg en Bresse (+721 K€) avec un super parcours en Eurocup et un Ekinox moderne bien que trop petit (3500 places)
Le retour de Nancy en Betclic Elite (+141 K€) avec la meilleure affluence moyenne du championnat (5 896 spectateurs) malgré un PDS Jean-Weille vétuste construit en 1976 et rénové en 1999. Le retour de Saint Quentin en Betclic Elite (+329K€) malgré un PDS Pierre Ratte vétuste construit en 1973.
Les résultats exceptionnels de Vichy (+227 K€), finaliste de Pro B et vainqueur de la Leaders Cup Pro B et La Rochelle (+142 K€)
A contrario, les difficultés de Limoges (-440 K€) et Pau (-318 K€) sont considérables en espérant des jours meilleurs pour ces deux bastions historiques, indispensables au paysage LNB. Nous constatons un déclin de Fos-sur-Mer (-137 K€) qui reste trop limité par la capacité de la Halle Parsemain (1 387 places) et qui connaît une baisse de résultats sportifs.
Nous constatons également que la modernité des lieux et l’amélioration de la Fan Expérience impactent favorablement les recettes, la nouvelle arena Comet à Orléans(+401 K€) et la nouvelle aréna de Saint-Etienne Métropole à disposition de Saint Chamond (+174 K€). Ces deux clubs doivent poursuivre leur apprentissage sur l’exploitation de l’outil pour progresser graduellement (panier moyen par spectateur) les prochaines années avec un beau potentiel de croissance en vue.
Pour conclure, Victor Wembanyama reste un phénomène marketing et un bon produit d’appel qui a conduit la transition durant la saison 2022-2023, amorcé la pompe, déclenché une dynamique lors déconfinement permettant de remplir des salles et contribué à faire grimper le poids économique de la Betclic Elite (+10,2 M€) aux côtés de l’ASVEL (2,8 M€) et Monaco (2,2 M€), tout en réalisant le record merchandising pour un club (440 K€) et des recettes de matchs jamais atteintes à Levallois (3 M€). Cependant ce n’est pas la saison 2022-2023 de Wemby qui consolide les chiffres, mais bien la croissance constante des locomotives ASVEL, Paris et Monaco, ainsi que le travail des clubs qui cherchent à remettre le public au cœur de leur projet. Une implantation progressive dans de grandes métropoles et la rénovation de certaines enceintes constituent des facteurs clés de succès pour maintenir la croissance de la ligue nationale de basket.
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